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LiEnS



 

 



AnTiSeXiSmE - (PrO)FéMiNiSmE
Contre l'oppression des hommes sur les femmes...




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Cette page vous propose de lire et de découvrir des tracts et brochures très intéressantes sur le thème des luttes antisexistes et féministes...

Vous trouverez tous ces textes et toutes ces brochures, ainsi que beaucoup d'autres, à commander sur la page DiStRo de ce site... Une page est à votre disposition pour télécharger des AuToCoLLaNtS sur tous ces sujets...

Tous les textes présents sur ce site sont FéMiNiSé lors de leur écriture ou lors de leur copie... Pour avoir plus d'infos sur la FéMiNiSaTiOn c'est iCi...

Bonne lecture !!!



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Tracts et brochures disponibles sur cette page :

- Introduction...
- Comment les êtres humain-e-s ont été métamorphosé-e-s...
- Contre le publisexisme ! (No Pasaran Hors Série N°2)
- La publicité nous vend du sexisme...
- Liste e-mail de lutte contre le publisexisme...


- Liens intéressants...



Textes et brochures en archives :

- Sois belle et tais-toi !!!

- Scum manifesto...
- EnculéEs...






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Introduction...

- Le sexisme n'est pas un lointain vestige du passé ni une forme de domination en cours dans certains pays éloignés. Le sexisme est partout, dans les sociétés occidentales comme ailleurs, dans les milieux ou règnent la "parité" comme dans les autres. Lutter contre cette arbitraire discrimination ne se limite pas à partager les tâches ménagères ou à travailler à salaire égal... Le patriarcat détermine toutes nos existences : comment nous devons nous comporter, être belles, et heureuses, soumises au modèle dominant (inculqué par les hommes et le système patriarcal).

Sifflées, harcelées, exploitées par les hommes et le système qu'ils
soutiennent, les femmes en ont assez.

Non, une femme-objet à moitié nue sur une affiche ne met pas en valeur la beauté de la femme. Elle ne fait que la figer dans un concept d'objet soumis aux fantasmes masculins d'une femme belle, jeune, mince et disponible.

Non, il n'est pas agréable de se faire accoster dans la rue pour s'entendre dire, dans le meilleur des cas qu'on est belles (et c'est vraiment le meilleur des cas). On n'a pas besoin que vous veniez nous le dire, ni que vous en attendiez une reconnaissance de notre part. On n'a pas besoin que vous nous autorisiez à nous trouver belles. Soit on vous dit merci et notre estime de nous dépend finalement des hommes. Soit on explique que ça ne nous plaît pas et on se fait insulter, cracher dessus ou menacer.

Non, si on s'habille "sexy" selon un terme tout à fait patriarcal, ce n'est pas pour aguicher ou allumer, ni pour se faire dévisager de haut en bas. On veut juste vivre notre corps comme il nous plaît, en étant pas beaucoup habillées quand il fait chaud ou tout simplement si on en a envie, sans avoir à subir les conséquences de l'image sexiste que les hommes s'en font.

Non, ce n'est absolument pas drôle d'entendre blagues ou réflexions sur les femmes-objets, femmes au volant et autres clichés entendus quotidiennement...

Les exemples de domination quotidienne ne manquent malheureusement pas. Pour abolir ces discriminations, il faut déconstruire la notion de genre, inculquée et imposée par la société, puis relayée par les hommes et beaucoup de femmes. Le genre, c'est l'idée selon laquelle on peut associer à un sexe des qualificatifs qui lui appartiendraient en propre. C'est par exemple dire que les filles sont plus réservées ou sensibles et les garçons plus remuants ou compétitifs. Cela ne vient pas de la notion biologique de fille ou de garçon, mais du conditionnement subi depuis tout-e petit-e, où les garçons ne doivent pas pleurer et les filles doivent être sages, par exemple... La lutte antisexiste est donc aussi à mener jusqu'au plus profond de soi même.

Garçon ou fille, on doit se demander pourquoi et comment on domine ou on se laisse dominer, pour changer et faire changer tous les comportements qui mènent aux discriminations.




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Liste e-mail de lutte contre le publisexisme...

Cette liste cherche à mettre en place un réseau de lutte contre le sexisme dans la publicité, et ailleurs, et à développer une communication et des actions sur ce sujet via internet.
Il suffit pour cela, à chaque fois que nous voyons une nouvelle pub sexiste, de chercher le site de la marque concernée sur internet, une adresse e-mail ou postale, et de faire circuler cette info de façon à ce que toutes et tous nous puissions réagir rapidement et en nombre. Grâce à cela, en quelques minutes toutes les personnes inscrites sur cette liste peuvent aller se plaindre à cette adresse pour dénoncer la publicité, le message sexiste.

Cette liste est bien évidemment ouverte à toutes et tous, inscrivez-vous, invitez qui vous voulez, faites circuler ce texte de présentation et cette adresse : action_antisexiste-suscribe@yahoogroupes.fr

Plus nombreux et nombreuses nous serons et plus nous aurons un impact important !!!






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Comment des êtres humain-e-s ont été métamorphosé-e-s en hommes et en femmes
extrait de la deuxième partie , La fonction de la sexualité dans l'oppression des femmes, du livre d'Alice Schwarzer La petite différence et ses grandes conséquences - 1977 - Editions des femmes.

Texte FéMiNiSé par nos soins...

Au XIXème siècle encore, le célèbre médecin anglais Acton écrivait : "Toute idée de plaisir sexuel chez la femme est une infâme calomnie". Esquisser ici l'histoire de la sexualité nous mènerait trop loin, mais il est évident que les derniers temps ont brillé par l'absence de toute sexualité féminine. Les fillettes, les épouses et les mères étaient censées n'avoir pas de sexualité. Seule exception à la règle, les putains, payée pour ce faire par les hommes qui en avaient les moyens. La possession de la femme par l'homme s'étant démocratisée, tout représentant du sexe masculin dispose aujourd'hui d'un personnel féminin comprenant en une seule personne une putain, une mère, une compagne et une servante. Le statut de femme-objet sévît tout particulièrement chez les gauchistes qui formulent des postulats repris des slogans de Mai 68 : "Baiser deux fois la même fille c'est faire déjà partie des nantis !" (Les ravages causés par ces nouvelles normes masculines ont été plus d'une fois évoqués dans les témoignages.)
Non seulement notre époque a trouvé de nouvelles normes, mais elle a aussi ses prophètes pour énoncer des commandements déjà établis. Autrefois nous avions les religions représentantes au moins identifiables d'une morale subjective. En dépit de la terreur qu'elles exerçaient, elles concédaient au moins une toute petite place à des versions individuelles de leur morale. Aujourd'hui nous avons la science qui, elle, se veut objective. La psychanalyse et la psychologie qui prêchent la "vérité" de la "nature" humaine ont créé une image quasi irréfutable de la "nature féminine". Au lieu d'employer les instruments qui leur sont propres pour démontrer comment des êtres
humain-e-s ont été métamorphosé-e-s en hommes et en femmes, elles sont devenues elles-mêmes des instruments de manipulation sexiste pour le patriarcat. La société des hommes a trouvé en ses sciences ses instruments les plus efficaces de dressage de la féminité.
Parmi les rares exceptions, on compte le psychologue professeur John Money et la psychiatre Anke A. Ehrhardt. Au lieu de manipuler les sujets d'observation, ils respectent plus ou moins le mission d'émancipation d'un service au service de l'humanité et dans leurs recherches et leurs observations cliniques posent avec rigueur le problème de l'identité sexuelle. Selon leurs thèses, l'identité sexuelle - la féminité et la virilité - n'est pas une identité biologique. Simone de Beauvoir : "On ne naît pas femme, on le devient."
Dans une vaste analyse intitulée "Masculin, féminin", les Américains citent entre autre choses ce cas impressionnant : lors d'une des circoncisions pratiquées habituellement aux USA, l'un des deux jumeaux monozygotes âgés se sept mois a été blessé ; son pénis a été complètement brûlé. Les parents, un jeune couple qui vit à la campagne, sont désespérés. Dix mois plus tard, un chirurgien leur conseille d'élever le garçon qui n'a plus de pénis comme une fille (jugeant sans doute avec réalisme que dans notre société, un homme sans pénis n'est pas un homme...) La mère suit ce conseil. Elle commence à habiller, à coiffer et à traiter l'enfant tout autrement que son jumeau. La mère informe régulièrement les médecins de son évolution et de leurs mesures éducatives. Elle encourage systématiquement la coquetterie de l'enfant, lui offre des bijoux et des rubans, lui apprend l'ordre et la propreté.

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"A quatre ans et demi, rapporte la mère, elle était déjà beaucoup plus ordonnée que son frère. Elle tient aussi beaucoup à ce que le lui donne son bain. Je n'ai jamais vu une petite fille aussi ordonnée et coquette." Un jour, l'enfant déclaré petite fille fait pipi debout - comme le font d'ailleurs souvent les petites filles. On le gronde et lui fait comprendre qu'il doit s'accroupir : "Une petite fille ne fait pas ça !" - Dans le même temps, on encourage inversement ces attitudes chez son frère. Sa mère éclate de rire, quand elle le voit un jour faire pipi sur les fleurs du jardin.

Le garçon imite de plus en plus son père, la fille sa mère. Le frère claque les fesses de sa soeur, comme son père le fait avec sa mère, il veut devenir plus tard pompier ou policier et voudrait pour Noël un garage avec des autos. La soeur voudrait une poupée. La mère souhaite que tous deux fassent des études, "surtout le garçon, c'est un homme et il est important qu'il gagne sa vie."
La "petite fille" suit un traitement hormonal. Après la puberté, on lui greffera un vagin artificiel. Elle sera une femme "normale" - à cette différence près, qu'elle sera stérile. Il est vrai que la faculté d'enfanter reste la seule différence entre homme et femme. Tout le reste n'est qu'artifice, une question d'identité psychique fabriquée.
Le problème de la transsexualité prouve d'ailleurs bien que c'est l'identité sexuelle psychique qui est déterminante et non l'identité biologique. Les transsexuel-le-s sont des êtres biologiquement femmes mais qui se sentent hommes - ou vice versa. Quelque chose s'est "mal" passé lors de leur dressage à l'identité sensuelle, c'est pourquoi une âme d'homme ou de femme habite un corps qui ne lui est pour ainsi dire pas approprié. La médecine progressiste professe aujourd'hui que dans un tel cas, une seule solution possible est d'adapter le corps à la conscience et non pas l'inverse. La psyché est donc plus déterminante que l'anatomie.



Le tragique de ce drame de l'identité sexuelle réside aussi dans le fait que notre société soi-disant égalitaire n'accorde aucune place a un comportement
ambigu : On est soit complètement femme, soit complètement homme. Etre tout bonnement humain-e, mais ça ne suffit pas ! Bien au contraire, ça peut mener un-e être humain-e à un conflit déchirant qui se terminera bien souvent par le suicide. Si l'on entre pas dans l'une ou l'autre des deux catégories, on n'a pas de place.
Rien, pas même l'appartenance à une "race" ou à une classe, ne nous marque autant que l'appartenance à un sexe. Rien ne détermine aussi profondément notre vie et les réactions de notre entourage que notre sexe biologique. Avec l'exclamation, c'est une fille !" ou "c'est un garçon !", les dés sont jetés. Dès le premier jour, notre sexe sert de prétexte au dressage à la "féminité" ou à la "masculinité". Impossible d'y échapper. Les parents qui tentent de briser la contrainte de la distribution des rôles n'y parviennent qu'en partie.
L'habitude et l'inconscient leur jouent des mauvais tours. De nombreuses études l'attestent, telle celle de la psychologue allemande Ursula Scheu : "on ne naît pas petite fille, on le devient" (Fischer, 1977) et celle d'Elena Gianini Belotti dans "Du côté des petites filles" (des femmes, 1974). La psychologue au CNRS, Irène Lézine à observé le développement psychologique au cours de la première enfance. Elles ont entre autre chose constaté que les mères allaitent systématiquement leur bébé trois mois de plus si c'est un garçon et qu'elles ne lui apprennent que trois mois plus tard à être propre. Au cours de l'allaitement, elles laissent aussi aux garçons de plus longues pauses qu'aux filles. Ce qui signifie que dès l'allaitement, le dressage est plus sévère pour une fille que pour un garçon. Les filles doivent se soumettre, on brise leur volonté. Brunet et Lézine concluent que le besoin d'apprivoiser l'enfant est plus fort lorsqu'il s'agit d'une fille; Si c'est un garçon, bien qu'il soit tout petit et sans défense, il représente déjà le symbole de l'autorité à laquelle se soumet la mère elle-même.

De telles observations remettent enfin en question des constatations de la psychologie progressiste telles que : toutes les petites filles sont plus passives, plus tournées vers les grandes personnes alors que les petits garçons sont plus actifs et plus tournés vers la réalité matérielle. C'est juste ! Mais ce n'est pas inné, c'est bel et bien inculqué. Dès le berceau !

Ursula Scheu analyse dans son livre l'essentiel des travaux effectués dans tous les pays sur le conditionnement du rôle sexuel de la petite fille. Elle écrit : "Il est frappant de constater que lorsqu'on aborde la plupart des aspects de la vie (développement de la fibre maternelle chez les petites filles, façon dont on leur apprend à se servir de leurs mains, à être adroites pour les intégrer et les exploiter plus tard dans les tâches ménagères ou professionnelles) un seul domaine reste totalement exclu celui de la sexualité. Nous savons, bien sûr, que là aussi les hommes et les femmes se comportent différemment, mais nous jugeons ça "naturel". Pourtant, c'est dans le processus même de socialisation des êtres que se lient la passivité et la soumission féminines, l'activité et la domination masculines. En omettant de soulever le problème de la formation d'un comportement spécifiquement sexuel, la science fait croire que le comportement sexuel, tel qu'on le rencontre aujourd'hui, est un comportement naturel".


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Contre le publisexisme !

Texte paru dans le Hors Série N°2 de No PaSaRaN.
Ce Hors Série est consacré à l'Anti-patriacat et aux luttes féministes.

x " Je la lie, je la fouette, et parfois elle passe à la casserole ". Des millions d'hommes, de femmes et d'enfants ont pu être indigné-e-s, amusé-e-s, choqué-e-s, intrigué-e-s par ce slogan que Candia a utilisé pour sa publicité sur la crème fraîche Babette. Des millions de personnes auront donc intégré le message implicite de la
publicité : la relation entre la femme et la crème fraîche est la même qu'entre l'homme et la femme. Et ceci grâce à un simple jeu de mot, à une simple ambiguïté de locuteur-trice dans le slogan… Mais aussi grâce aux plusieurs dizaines de milliers de panneaux d'affichage qui ont relayé la campagne de Candia.

La publicité, véritable pieuvre, comme le dit François Brune, a aujourd'hui un impact énorme sur les consciences. Toujours présente, elle est tentaculaire dans la mesure où aucun lieu ne lui échappe, aucun regard ne peut s'en détacher vraiment. On considère aujourd'hui qu'un-e occidental-e regarde plus de 2 500 publicités par jour !!! (1) La publicité marque l'inconscient aussi bien que le conscient, forge autant les préjugés que les croyances.
Il apparaît aussi, et ce avec une ampleur jamais encore égalée, que la publicité est l'un des vecteurs les plus directs et les plus violents du patriarcat. Toutes les normes sexuées (sexistes ?) sont chaque jour martelées dans les esprits. La publicité participe de la construction du genre féminin et masculin, véritables carcans sociaux apposés sur les individus en fonction de leur sexe biologique.
La lutte contre les publicités sexistes est un biais pour s'ériger contre la toute-puissance des images que le capitalisme, et le patriarcat, déversent chaque jour dans nos esprits. Combattre les publicités sexistes est donc un moyen de rompre avec l'impunité des images du patriarcat autant qu'un angle d'attaque contre la marchandisation des rapports et des biens sociaux. Décortiquer le fonctionnement de la publicité dans ce qu'elle a de sexiste sert à comprendre comment agit la publicité, et le capitalisme plus généralement.
Nous voulons d'abord interroger le sexisme présent dans les publicités dont on nous abreuve chaque jour, et montrer que ces images aliénantes, ont un poids dans notre inconscient et notre façon d'appréhender le monde. Nous verrons qu'il faut rompre avec les poncifs relativistes qui prétendent que tout se vaut, que la publicité n'est qu'une question de goût, et que tous les goûts étant dans la nature, combattre la publicité est une censure dirigée contre la liberté de chacun-e. Après la mise au jour du danger publicitaire, nous aborderons les différents aspects d'une lutte contre ce que nous appelons le publisexisme.



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Le sexisme dans la pub...
Aujourd'hui, à la lumière des dernières campagnes publicitaires, il est clair que la pub a trouvé dans le sexisme un vrai créneau, notamment pour choquer.
x Face à la quantité de plus en plus incroyable de messages auxquels sont soumis-e-s les consommateurs-trices, les publicitaires sont obligés de recourir à des arguments de plus en plus dérangeants pour interpeller, happer les regards. Le sexe, souvent accompagné de sexisme, est l'un des meilleurs moyens de s'assurer une réussite. Comme l'avouaient les publicitaires auteur-e-s de Babette : "notre but était de choquer, il ne
fallait pas prendre la publicité au premier degré". Pourtant, comment croire qu'une telle quantité de messages imprimés chaque jour sur la rétine des passant-e-s peut n'être que du second degré sans aucune conséquence néfaste ?


Dans la course au sexisme spectaculaire, il existe cependant différents niveaux de représentations patriarcales. Images et slogans ne relèvent pas tous du même registre. Tout d'abord, certaines publicités sexistes renvoient les femmes au rôle de ménagères passives, cloîtrées dans leur intérieur. Ces publicités pour lessive jadis rabâchées par la télévision sont aujourd'hui plus fines : si elles séparent toujours les tâches féminines et masculines, elles le font de façon moins directe (les publicités pour surgelés mettent majoritairement en scène des femmes allant chercher les plats au four). Les images sont moins criantes, mais le message est toujours le même : les femmes à la cuisine (même si elles sont censées y passer moins de temps qu'avant - ce qui est empiriquement fauxn d'ailleurs).

Il y a d'autres publicités qui font directement appel aux violences physiques, de façon plus ou moins déguisée. Celle pour la crème Babette en était une, au même titre que cette publicité pour un grand magasin où on voyait une femme gratifiée d'un splendide œil au beurre noir, dont la cause n'était pas explicitée. La banalisation des images de violence perpétrées sur des femmes font partie intégrante d'une agression que vivent chaque jour de nombreuses femmes. Si les viols de guerre perpétrés en Ex-Yougoslavie concernent plusieurs dizaines de milliers de femmes, 70 000 femmes sont chaque année victimes de viol aux Etats-Unis. Pourtant, il n'y a pas de guerre là-bas… Du moins pas de guerre entre nations…

Une chose non moins répandue, mais ô combien tolérée, est l'utilisation des femmes comme objets sexuels, simplement posées comme une accroche pour l'œil du spectateur (et non de la spectatrice). Après tout, quoi de plus normal que de voir les seins et les fesses d'une femme pour vanter les mérites d'un yaourt ? Sans s'enfoncer dans un puritanisme à tout va, on peut questionner l'utilisation qui est faite ici des images des corps féminins. Il n'est pas question dans ces publicités de briser le tabou inhérent au corps aujourd'hui, mais plutôt, en jouant sur cet interdit, de dévoiler le corps pour exciter le désir du caché. Ce type de publicité sous-entend que des seins pulpeux (il ne s'agit même pas d'une personne à part entière) peuvent être achetés aussi facilement qu'un pot de yaourt. La publicité ravale alors le corps des femmes au rang d'objets dont on peut disposer moyennant une certaine somme. Le fait que ce ne soit pas réellement le cas ne pose pas de problème : pour le consommateur, la frustration de ne pouvoir acheter des seins sera reportée vers l'achat des yaourts. Ces images de femmes réifiées sont le terreau sur lequel se développe l'appropriation du corps des femmes par les hommes.

x D'ailleurs, la publicité est encore plus pernicieuse quand elle prétend parler de ce qu'elle montre. Un exemple : les publicités pour les sous-vêtements Aubade. Quoi de plus normal, pourrait-on dire, que de montrer des seins dans une publicité pour des soutiens-gorge ? Pourtant, tout n'est pas si simple. Non seulement les images montrées sont celles de mannequins sélectionnés, mais qui plus est, ce ne sont même pas des images réelles, car elles sont retravaillées numériquement pour allonger des jambes, mincir une taille de guêpe, arrondir une poitrine… Bref, ces images sont des images de d'archétypes que tout le monde intègre comme étant "la" norme de beauté.
Si la beauté a toujours été culturelle (un corps replet était signe d'érotisme pour les femmes au XIXe siècle, le teint pâle faisait partie du style des courtisan-e-s deux siècles plus tôt…), ce n'est qu'aujourd'hui que la norme a atteint un tel point, celui de la dictature. Grâce à la publicité, non seulement la norme devient unique (le play-boy bronzé et musclé étant le pendant de la pin-up à la silhouette élancée) et universelle (nul ne peut y échapper, à la différence des paysan-ne-s du XVIIe siècle qui n'avaient que peu de considérations pour l'esthétique de cour), mais cette norme n'est même pas réelle. Nul ne peut posséder un corps comme celui représenté dans les publicités, pour la simple et bonne raison que les images sont travaillées pour devenir plus représentatives de la " beauté " que les personnes réelles. L'existence de normes de beauté est déjà suffisamment aliénante, mais lorsqu'il n'existe plus qu'une seule norme, et qu'elle est totalement irréelle, on est en droit de se demander si le syndicat des psys n'a pas passé un contrat avec les publicitaires pour l'ouverture de ce juteux marché de la frustration et du mal-être.

S'il est clair qu'il existe une aliénation dans le fait de devoir se conformer à une norme de beauté préétablie pour chacun des deux sexes (étymologiquement, l'aliénation n'est rien d'autre que le fait de se " rendre étranger " à soi-même, d'être " dépossédé " de soi-même), ces normes ne sont équivalentes ni dans leur représentation ni dans leur implication. Ainsi, une publicité pour un parfum montrait une femme mannequin dont la tête repose sur l'épaule protectrice d'un homme (top model, lui aussi). Si les deux images des corps sont bien sûr archétypales des normes de beauté, la femme se retrouve en position dépendante, dominée. Pour les hommes, il s'agit toujours de se conformer à un modèle viril, solide, actif, d'être sujets de leurs actes… Et pour les femmes, d'être belles, de rester objets de désirs, d'être passives… Les normes véhiculées par la publicité ancrent les hommes dans l'agir et le paraître, les femmes étant cantonnées uniquement au paraître.

Enfin, s'il faut discerner un dernier type de sexisme, il s'agit de celui, nettement plus pernicieux, qu'est l'antiféminisme. Une publicité pour soutiens-gorge scandait : " Boléro soutient les femmes dans leur lutte… contre les courants d'air ! ". Imagine-t-on une publicité qui tourne en dérision l'antiracisme ?! Kookaï a aussi investi ce thème, en exacerbant la peur antiféministe classique de la géante qui domine les minuscules hommes : ici, l'imaginaire le plus sexiste (" les femmes ne veulent pas l'égalité, elles veulent dominer à leur tour ") côtoie le politiquement correct (" pour une fois, les femmes ne sont pas montrées comme dominées ").

Le constat est clair : la publicité véhicule des valeurs patriarcales, des normes sexistes. Cependant, si la publicité n'avait pas plus d'impact qu'un slogan écrit sur une cuvette de chiottes, rien de bien grave n'en découlerait. Ce n'est malheureusement pas le cas…



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La publicité est dangereuse...
Le caractère nocif de la publicité tient en premier lieu à son mécanisme même. Que son but soit de vendre un produit ou, comme c'est de plus en plus le cas,

x de promouvoir une image de marque, la pub est une manipulation mentale. Les publicitaires prétendent moins vanter les qualités d'un produit que marquer les esprits ; le taux de réussite se mesurant en termes d' " impact ". Les investissements croissants pour imaginer des spots, des affiches, des encarts dans la presse prouvent, de fait, que la pub possède une efficacité et qu'elle influence réellement les achats des consommateur-trice-s. Son but est de " créer des liens émotionnels " avec le public. Pour cela, la publicité adopte des stratégies
issues de travaux sociologiques et scientifiques : elle rationalise la manipulation des masses. Une affiche est étudiée pour canaliser notre attention, le parcours que suit le regard étant défini avant même que l'on ait posé les yeux dessus.

La force de la pub est qu'elle s'attaque à notre inconscient, s'infiltre dans notre cerveau pour que nous gardions en mémoire la marque Duschmoll. Mais plus que le nom de la société, ce sont les arguments publicitaires qui imprègnent notre esprit sans cesse assailli. Dans le cas du sexisme, abondamment utilisé, l'effet exercé sur ceux qui la reçoivent n'est pas superficiel. En plus d'imposer un modèle esthétique de la féminité, les connotations sexuelles récurrentes font du corps des femmes un objet de jouissance, et modèlent le regard des passant-e-s. Les hommes sont influencés dans leur désir et les femmes dans leur être. Les premiers calquent leur érotisme sur les archétypes qui les entourent et tendent à reproduire les comportements sexistes ainsi banalisés. Pour les jeunes et moins jeunes femmes, vouloir ressembler aux mannequins est devenu une condition sine qua non d'une existence dite " normale ". Parmi les conséquences les plus graves de ce phénomène, généré aussi par l'industrie de la beauté, on trouve les complexes physiques et les troubles du comportement alimentaire, notamment l'anorexie, une maladie en constante augmentation.
La dangerosité de la pub vient du fait qu'elle nous agresse partout : dans la rue, sur les routes, dans la presse, à la radio, à la télé, dans les transports… Jusque dans les toilettes des universités américaines que des publicitaires ont jugé bon d'investir pour cibler davantage les consommateurs-trices jeunes. On le voit, la publicité nous submerge et il est certain qu'elle continuera de coloniser chaque espace vierge qu'elle pourra trouver. La forme qu'elle adopte n'est rien d'autre que celle du totalitarisme. Sait-on qu'un des fantasmes de Nike est de projeter son logo sur la surface de la lune ?(2)

Ce fait est d'autant plus inquiétant que, dans le fond, la pub tend de plus en plus à s'emparer de notions politiques, au sens large. Le sentiment d'appartenance à une communauté, une façon de voir le monde, un idéal ou des valeurs que l'on défend… Ces idées qui touche à l'identité sont pillées par les publicitaires. Car le dessein avoué de Nike, de Coca-Cola, de Gap est désormais de vendre " la magie du sport ", " une sensation ", " un mode de vie ", plus que des baskets, du soda ou des fringues. Pour les acheteur-euse-s, acquérir des produits de la marque devient un moyen de s'affirmer personnellement, de manifester un statut social. Les rêves des jeunes consommateurs-trices regorgent d'objets manufacturés et de produits de luxe plus que d'idéaux collectifs. La publicité propose tout simplement une utopie individuelle qui remplace les utopies sociales déjà moribondes.



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Une légitime défense...
La propagande publicitaire renforce le sentiment de passivité, d'autant qu'on voudrait nous faire croire qu'il est vain et insensé de l'attaquer. Beaucoup ont

x intégré l'idée que la publicité est une expression comme une autre, et que la juger revient à discuter des goûts et des couleurs. Or, il ne s'agit en rien d'une question d'esthétisme, ni d'un problème subjectif. La pub communique une idée précise (" Achetez ! "), de la manière la plus séduisante possible. Les formes qu'elle adopte peuvent être belles, mais en aucun cas la publicité ne peut prétendre à
être de l'art. Cet argument d'une soi-disant création artistique, qui vient de l'assimilation des concepteurs publicitaires à des créatifs, est l'un des plus pervers. Il vise à faire oublier que la publicité est une arme redoutable dans l'arsenal du marketing. Son unique but est de faire vendre. A la différence de la création artistique, " l'œuvre " créée par la pub est utilitaire et sa qualité est jugée en terme d'efficacité, alors qu'une peinture ou une pièce de théâtre possèdent une fin en soi. Cette idée est d'autant plus défendue par les publicitaires qu'elle les assimile à des artistes, voire à des sociologues, et que les remettre en cause reviendrait à exercer une censure sur la création, ou à bâillonner la liberté d'expression.

La pub tente aussi, avec succès, de s'imposer dans la culture. Les Nuits des Publivores et autres types de manifestations veulent faire croire qu'il suffit de devenir une référence dans l'esprit des gens pour faire partie de la culture d'un pays.

L'autodéfense est justifiée par rapport à l'agression, au danger qu'elle représente. C'est notre liberté que nous exerçons en exigeant de ne plus servir de cibles.

La publicité véhicule des valeurs sexistes et influent nos consciences. Elle n'est pas un art, et la refuser n'est pas une censure, mais une légitime défense face à un totalitarisme diffus. Fort-e-s de ces constats, posons-nous maintenant la question de l'action : comment combattre le sexisme légitimé chaque jour un peu plus grâce aux publicités ?



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Comment se battre ?
Concernant les questions du racisme et des droits de la personne humaine (ou plutôt de droits de l'Homme, ce qui explique peut-être certaines choses…), le Bureau de Vérification de la Publicité (BVP), par lequel doivent passer les pubs télévisées, et certaines affiches (pour les agences qui le désirent), veille. Mais celui-ci n'a pas d'incidence sur le sexisme. C'est pourquoi, en 1983, Yvette Roudy, à l'époque ministre déléguée chargée des droits de la femme, a proposé un projet de loi antisexiste ; projet enterré par l'action conjointe du gouvernement et des publicitaires, invoquant la liberté de presse et d'expression…

La loi : recours inexistant et insuffisant...
x Dernièrement, les exactions des publicitaires ont remis au goût du jour l'idée de légiférer contre le sexisme dans la publicité (3). En juillet 2001, un groupe d'expert a remis à Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle, un rapport sur "L'image des femmes dans la publicité". Déplorant le manque d'associations pouvant recourir en justice sur de telles questions, plusieurs mesures ont été envisagées. Tout d'abord, il s'agissait de pouvoi saisir les tribunaux, mais aussi de modifier les recommandations du BVP rédigée en 1975 pour l'adapter aux exactions contemporaines. Il était même question de poser des amendements allant dans
ce sens (étant donné l'inexistence de jurisprudences sur cette question), "d'encourager le débat public", et même de mettre en place un numéro vert où pourraient téléphoner les femmes se sentant agressées par des publicités (4).
C'est le comble du traitement individualiste des injustices, dans une société où le-la consommateur-trice est imaginé-e comme cellule (biologique, ou munie de barreaux ?) atomique. Les droits et moyens d'action ne concernent que cette catégorie d'individu-e-s (pensée comme universelle), d'où le traitement au cas par cas du sexisme. La question n'est pas de choisir entre la réforme ou la révolution, mais de savoir si l'on veut qu'un tel, qu'une telle, se sente moins touché-e par les horreurs qui nous agressent dans la rue, ou s'il y a une réelle volonté de s'attaquer au patriarcat en tant que système (et non de remédier à une simple coïncidence : des individu-e-s auraient par pur hasard des comportements différents, les hommes se retrouvant par malchance violents, et les femmes par malchance battues…). Il semblerait en tout cas à nouveau que seule l'utopie individuelle - individualiste - (la même que celle véhiculée par la publicité) soit mise en avant par l'Etat.

Les propositions du rapport 2001 sont tombées aux oubliettes, invalidées de fait par le BVP qui a refusé catégoriquement de remanier ses recommandations. La position de ces professionnels de la pub (ils sont majoritaires dans cet organisme) est qu'il n'est nullement besoin de rédiger des recommandations spécifiques sur le sexisme ou l'image des femmes, car les femmes étant des êtres humains, leurs droits sont de fait inclus dans ceux des droits de l'Homme… Eternelle pirouette juridique !

Hormis une loi potentielle qui n'est pas prête de voir le jour, il existe de multiples formes de résistance, plus efficaces, à en croire les publicitaires eux-mêmes. "Nous n'aurions jamais osé faire une telle publicité au Québec, nous aurions eu trop de problèmes avec les mouvements féministes", déclaraient les auteurs de la pub pour Babette. Comme quoi la résistance au quotidien, organisée et concertée, peut avoir un impact beaucoup plus important que des textes juridiques. Si les agences de publicités n'osent plus réaliser de pubs sexistes par peur de représailles, le sexisme aura pour une fois reculé de façon claire et précise. Même si seul un pan du patriarcat est ainsi attaqué, les structures même de l'édifice se trouveront interrogées par de telles pratiques. Si les pubs sexistes sont systématiquement recollées, si les agences responsables subissent des pressions à chaque publication, si la publicité ne peux plus matraquer ses slogans sans entraîner de véritables réactions, alors le terrain gagné le sera de façon beaucoup plus sûre que par les déclarations de principe de nos gouvernant-e-s. Ne laissons pas d'espace où puisse s'exprimer et se pérenniser le sexisme. Ni à prendre, ni à vendre, les femmes ne sont pas des objets : publisexistes, gare à vous, on vous rendra les coups !


Collectif Contre le Publisexisme


(1) " La pieuvre publicitaire " de Ignacio Ramonet, Le Monde Diplomatique, mai 2001.
(2) No Logo de Naomi Klein, éd. Actes-Sud, un pavé précieux sur le poids des marques et ceux qui les combattent.
(3) Selon un sondage réalisé par l'institut Ipsos (auprès de 1 015 personnes d' un échantillon national représentatif) et publié par Culturepubmag (mai-juin 2001), 46 % des gens (tous sexes et âges confondus) trouvent qu'il y a aujourd'hui une tendance machiste dans la publicité, 47 % ne trouvent pas qu'il y ait une tendance machiste, et 7 % ne savent pas.
(4) Le Monde, mercredi 11 juillet 2001.



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La publicité nous vend du SEXISME...
From : collectif antisexiste de Nîmes


Trente ans après le début des luttes féministes, notamment pour le droit à la contraception et à l'avortement, nous constatons que certains de ces acquis sont remis en cause, mais surtout que l'égalité entre hommes et femmes n'est toujours pas obtenue. Les millions de femmes battues dans le monde montrent l'oppression qu'elles subissent au quotidien. A ces violences physiques, s'ajoutent les violences sociales, économiques, les humiliations, les stéréotypes sexistes,... autant d'exemples que la publicité n'hésite pas à banaliser.

Car la pub cherche à nous vendre, bien plus qu'un simple produit, toute une logique sociale de domination en utilisant tous les pires clichés sociaux, dont le sexisme. Ce n'est pas du dentifrice ou un simple gel douche, mais bien la domination masculine comme norme sociale traditionnelle qui nous est présentée, vantée et, en fin de compte, imposée.

Les publicités formatent nos désirs et notre perception du monde.

x Les normes sexistes sont imposées dès le plus jeune âge par l'école, la famille, les loisirs, les religions, et surtout par la société de consommation qui voit dans la marchan- -disation des corps une source de profit colossale. (la fortune professionnelle de Lilianne Bettencourt, patronne de Loréal a progresse de 70% en 4 ans pour atteindre 17,2 milliards d'euros en 2002... parce qu'elle le vaut bien ?). On nous matraque à chaque coin de rue, à la télé, dans les journaux avec des stéréotypes censés incarner la beauté. Que ce soit par la chirurgie esthétique et maintenant par l'informatique, ces corps de femmes sont rallongés, découpés, bronzés, gonflés ou dégonflés ...

Ces femmes fantasmatiques servent à renforcer des normes, à assigner le genre féminin à la préoccupation de son corps. Les femmes sont mises en compétition, en ayant pour juges les hommes qui gardent ainsi leur position de dominants. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un système marchand, et que la "beauté" génère un énorme marché avec d'importants bénéfices (produits de régime, parfums, vêtements,...). L'obligation de beauté, ou du moins de se conformer à la norme de la société marchande, est une violence faites aux femmes dont les conséquences les plus tragiques sont la boulimie, l'anorexie, le suicide.

Et cette norme, qui aliène les femmes et enrichit les marchands, encourage aussi certains comportements dits masculins (virilité, domination,...), même si certains hommes les rejettent. Nous ne sommes pas contre la nudité, ni même contre le sexe. Nous cherchons à mettre en place des rapports égalitaires basés sur l'acceptation de nos corps, de nos désirs quel que soit notre sexe et notre orientation sexuelle. Libérons nous de ces normes pour vivre notre corps comme nous le désirons. Il ne s'agit pas de refuser toute beauté mais de refuser LA beauté que nous impose la pub, une beauté qui n'est qu'un fantasme masculin : 60-40-60 et 2,30m de jambes !.

Mais le stéréotype de beauté n'est pas le seul véhiculé par les pubs. Les femmes y sont constamment montrées comme ménagères (ce qui peut expliquer pourquoi les femmes prennent en charge plus de 80% du temps imparti aux travaux ménagers dans une semaine, contre à peine 20% pour les hommes), les violences qu'elles subissent y sont banalisées (alors que plus de 300 femmes meurent chaque année de violences conjugales en France), et les caractères prétendument masculins et féminins y sont exacerbés en permanence (si il y a pour les hommes comme pour les femmes, une aliénation dans le fait de se voir contraints à certaines normes, ces normes placent néanmoins les hommes en position de dominants, et les femmes en position de dominées).

L'émancipation contre la soumission !

Alors qu'en occident nous subissons en moyenne chaque jour plus de 2500 messages publicitaires (spots et affiches confondus), comment ne pas croire que ces images puissent ne pas s'imprimer dans l'esprit de chacun et chacune d'entre nous ? Comment refuser d'admettre que ces publicités influent sur des comportements sexistes, machistes, violents et qu'elles les banalisent ? Qu'elles entretiennent les rapports inégalitaires entre hommes et femmes ? Qu'elles développent l'idée de femmes-objets-potiches-ménagères et la conception de l'homme dominant-viril-paternaliste ?

Aussi, c'est à nous, hommes et femmes, d'agir pour que tout espace (public ou privé) où le sexisme s'exprime soit un espace à détruire. Ne laissons pas les publicités nous lobotomiser à notre insu. Ne laissons pas les publicitaires répandre une propagande sexiste sous couvert de création artistique ou d'une pseudo liberté d'expression, qui ne sont que des prétextes pour continuer à utiliser les arguments de vente les plus démagogiques.

On n'élimine pas des années de fonctionnement patriarcal en un coup de baguette magique, avec une loi ou une institution, surtout quand cela touche à notre quotidien, à notre "vie privée". C'est à nous, individuellement et collectivement, de changer les rapports hommes/femmes (et entre hommes, et entre femmes), de promouvoir d'autres valeurs que la compétition, la virilité, la soumission,... de développer l'autonomie, l'émancipation, l'égalité, la liberté et le respect pour les femmes et pour les hommes.

NI A PRENDRE, NI A VENDRE, LES FEMMES NE SONT PAS DES OBJETS.
PUBLICISTES, GARE A VOUS, ON VOUS RENDRA LES COUPS !!!




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Liens intéressants...
Pour soumettre un site une adresse : teknorevolt@no-log.org


- Site des Fées du Logis (Fr)
Revue mensuelle féministe et lesbienne.


- Site des Guérilla Girls (Uk)
Groupe américain de femmes artistes, écrivaines, performeuses et cinéastes.
Leurs travaux cherchent à
démasquer le sexisme et le racisme dans la politique, le monde de l'art et la culturte.


- Site du Planning Familial belge.
Le plus complet parmi les sites francophones sur le sujet.
Grossesses, consultations juridiques, contraception, etc.


- 1970s Lesbian Feminism (Uk)
L'action des lesbiennes féministes des années 70 détaillée.


- Réseau Européen d'hommes proféministes
Le but est de fédérer les différents groupes d'hommes cherchant à lutter activement contre le patriarcat, la domination masculine et affichant leur soutien aux luttes féministes...


- Le site du CARATIG
Centre d'Aide, de Recherche et d'Information sur la Transsexualité et l'Identité de Genre.


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