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LiEnS



 

 



AnTiSPéCiSmE / éGaLiTé ANiMaLe
Contre le spécisme et pour l'égalité animale...



Pour plus d'infos visitez les pages VeGaN et PrATiQuEs


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J'aime trop la viande (2ème édition)...
Livret explicatif sur la libération animale...

Brochure de 16 pages format A5 "prix libre" disponible contre 2 timbres...
Diffusion et reproduction libre et vivement conseillée...


Texte intégrale (format *.txt) disponible ici.
Texte FéMiNiSé par nos soins...

Introduction...

Le propos de ce livret est de tenter de mettre les points sur les "i" en ce qui concerne le concept d'égalité animale. Il s'agit ici de la deuxième édition, revue et modifiée.

En résumé : la plupart des animaux ressentent de la souffrance et du plaisir. Il est facile de se passer de produits issus de l'oppression des animaux (viande, cuir, ...) et d'être en très bonne santé. A partir de ces constatations, seuls les préjugés peuvent nous pousser à perpétuer de telles absurdités.
Se préoccuper du sort des individus des autres espèces est un devoir moral, au même titre que s'opposer à la torture ou au racisme.


Le spécisme est à l'espèce ce que le racisme et le sexisme sont respectivement à la race et au sexe : la volonté de ne pas prendre en compte (ou de moins prendre en compte) les intérêts de certain-e-s au bénéfices d'autres, en prétextant des différences réelles ou imaginaires mais toujours dépourvues de lien logique avec ce qu'elles sont censées justifier.
En pratique, le spécisme est l'idéologie qui justifie et impose l'exploitation et l'utilisation des animaux par les humain-e-s de manière qui ne seraient pas acceptables si les victimes en étaient des humain-e-s.
Les animaux sont élevés et abattus pour nous fournir de la viande ; ils sont péchés dans les mers pour notre consommation ; ils sont utilisés comme modèles biologiques pour nos intérêts scientifiques ; ils sont chassés pour notre plaisir "sportif". Ces pratiques ne seraient pas acceptées si les victimes en étaient des humain-e-s.
La lutte contre ces pratiques et contre l'idéologie qui les soutient est la tâche que se donne le mouvement de libération animale.

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J'aime trop la viande...
Quelques réponses à quelques questions qu'on peut se poser au sujet de la libération animale...

- Tu sais, les animaux se mangent entre eux et souffrent beaucoup dans la nature. Donc à quoi bon arrêter de les faire souffrir ? A quoi bon être végétarien-ne, par exemple... Tu perds ton temps !
- C'est vrai, les animaux peuvent souffrir dans la nature ; mais ce n'est rien comparé à ce qui se passe dans les élevages intensifs, concentrationnaires, où la souffrance est décuplée : il n'y a qu'à réfléchir deux secondes, regarder n'importe quel reportage à ce sujet pour que cela saute aux yeux. Tout le monde est conscient que ce qui se passe dans les abattoirs n'est pas joli à voir.
D'ailleurs, ce n'est certainement pas pour rien qu'on dit d'une terrible guerre que c'est une boucherie !
Toutes ces horreurs que l'on inflige aux animaux, tu y participes et tu les encourages en mangeant de la viande.
Quant aux élevages extensifs, si la souffrance est réduite, elle est toujours présente. Par exemple, les moutons exploités pour leur laine souffrent d'être séparés arbitrairement, sont terrifiés par les chiens, mordus, leurs oreilles sont poinçonnées pour les classer, ils sont transportés dans des conditions innommables, les moins rentables sont éliminés, ... Les animaux y sont considérés comme des machines à faire de l'argent. Dès qu'il y a le moindre problème ils en sont les premières victimes, ils sont massacrés en masse. Leurs intérêts ne sont jamais pris en compte. On ne se demande pas si pour eux leur vie a une importance.

- Mais ils sont protégés d'éventuels prédateurs...
- Ah oui, quelle ironie : protégés d'éventuels prédateurs pour être malmenés, puis tout simplement tués à coup sûr...
Et puis parlons-en de ces prédateurs : ils sont alors chassés, tués, piégés. Le problème n'est que déplacé. En plus des prédateurs, il y a aussi les animaux considérés comme pas assez rentables, vieux ou malades qui sont éliminés. Ou encore lors de la pêche à la crevette, par exemple, les filets prennent des centaines de poissons qui agoniseront sur le bateau avant d'être rejetés, morts.
Pour un morceau d'animal que tu manges, c'est dix, vingt, cent animaux qui sont abattus.

- Oui, la pêche industrielle pose quelques problèmes, tout comme les élevages intensifs, mais maintenant on fait de plus en plus attention aux animaux.
- Pas du tout !!! Les animaux sont toujours autant opprimés, et ils le resteront tant que leurs intérêts ne seront pas pris en compte... Et puis quel hypocrisie de prétendre "faire attention" à des animaux que l'on élève pour les exploiter et/ou les tuer et les manger ? C'est comme enfermer un condamné à mort dans un hôtel quatre étoile avant sa condamnation...
De plus, pour en revenir aux élevages intensifs, ils prennent beaucoup de place, surtout si on veut des conditions moins mauvaises pour les animaux. Cela signifie donc déforestations à grande échelle. C'est particulièrement flagrant dans des pays qui possèdent d'immenses forêts tropicales comme l'Australie ou l'Amazonie.
Les cultures prennent beaucoup moins de place. N'est-il pas plus logique de manger une bonne diversité de végétaux que de les utiliser pour nourrir le bétail pendant des années ? Pour avoir un steak c'est des kilos de ressources végétales qui sont gaspillées.

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Tu m'excuseras, mais moi je ne mange pas de l'herbe... Tandis que le bétail, lui, peut la manger.
- Qui te parle de manger de l'herbe ? Tu n'as jamais entendu parler des légumes, céréales, fruits, graines, haricots, ... ? Et si le bétail peut manger de l'herbe, c'est grâce aux déforestation massives. En plus, d'immenses quantités de céréales provenant par exemple d'Afrique sont destinées au bétail des pays riches alors que la population meurt de faim. Si les richesses étaient réparties de façon plus égalitaire, ces pays pauvres pourraient choisir, et garder leurs récoltes pour leur consommation et le problème de malnutrition serait réglé.

- C'est vrai que dans les pays riches, on mange trop de viande. Mais ce n'est pas une raison pour complètement arrêter. Comme je l'ai dit, les animaux se mangent entre eux. Alors même si je prenais leurs intérêts en compte, cela ne changerait rien.
- La vie sauvage n'est pas sans souffrance, c'est certain. Mais les élevages rajoutent des difficultés pour les animaux. Ils n'ont pas besoin qu'on aille les chasser, et les faire souffrir de façon de plus en plus méthodique, à la chaîne comme dans les élevages en batterie, ou en leur brisant les pattes dans des pièges pour pouvoir les dépecer. Donc abolir tous les élevages c'est arriver à moins de souffrance.
Prendre les intérêts des animaux en compte, ce n'est pas seulement devenir végétarien-ne et refuser les produits issus de l'exploitation des animaux. Par exemple, pourquoi ne pas mettre notre intelligence, notre savoir au profit de l'humanité et au profit des animaux ? Quand on découvre comment soigner une maladie, pourquoi n'utiliser le remède que pour les humain-e-s et quelques animaux domestiques ? Par exemple, pendant la crise de la vache folle, personne ne semble se soucier du sort des vaches, qui sont les pauvres victimes de la cupidité des hommes et femmes d'affaires.
La science et le savoir ne devraient-ils pas être utilisés pour répondre aux besoins de chacun-e et pour aider ceux et celles qui souffrent ? Pour mettre fin aux pires pollutions aussi, afin d'éviter toute catastrophe comme les marées noires, les Tchernobyls, ... Trop de personnes perdent de vue l'importance capitale de cet enjeu, alors que c'est le plus simple bon sens ! N'est-ce pas vital pour tout le monde ?
Maintenant, pourquoi ne pas orienter des recherches vers des moyens de soigner et d'aider les animaux ? Je pense que nous devrions réduire les souffrances animales à chaque fois que nous sommes en mesure de le faire.
Bien sûr, tout ceci paraît utopique. Il paraît aussi utopique de vouloir un monde sans guerre, mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer d'aider ceux et celles qui en ont bien besoin. On ne va pas se dire : " puisque la guerre est inévitable, je ne vois pas pourquoi on ne torturerait pas des gens si ça peut rapporter de l'argent." Ce serait monstrueux !

- Mais on se retrouverait envahi par les animaux si on ne les mangeaient pas.
- Bien sûr que non ! Nous ne serions pas envahis par des millions de vaches ou de moutons puisque ces animaux, c'est bien "nous" qui les créons, qui les faisons se reproduire à outrance (insémination artificielles...), qui faisons en sorte qu'il y en ait tellement. L'industrie alimentaire crée des animaux de toutes pièces pour qu'ils soient les plus RENTABLES.
A cause de ces pratiques, il y a par exemple beaucoup trop d'élevages de porcs en Bretagne, et de moins en moins d'animaux sauvages et de forêts. D'ici quelques années, il risque de ne plus y avoir d'eau potable en Bretagne à cause des pollutions causées par les abattoirs. Et quel que soit l'élevage, les animaux sont toujours considérés comme des machines à faire des bénéfices et comme des moyens de production.
Nos dirigeant-e-s et les multinationales sont des apprenti-e-s sorcier-e-s ne pensant qu'à court terme, mettant ainsi de très nombreux/ses individus en danger (le nucléaire en est un bon exemple).

- C'est vrai qu'il y a des excès mais il ne faut pas pousser trop loin.
- Crois-tu que les animaux torturés et tués pour la viande ou pour la soi-disant recherche font la différence ? Crois-tu que ça LEUR change quelque chose que tu n'ailles pas trop loin ? La SEULE chose que ça change, c'est que ça te donne bonne conscience d'en faire un minimum, c'est tout.
Je te propose de penser aux intérêts des animaux.

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- On dirait que tu veux instaurer une sorte de société idéale parmi les animaux, ce qui est complètement anthropomorphique !
- Que les choses soient claires : les humain-e-s sont différent-e-s des autres animaux. Les humain-e-s ont plus de facultés, d'imagination, ... C'est pourquoi nous pouvons choisir si nous voulons nous orienter vers la cruauté, la compétition et la guerre, ou bien vers la compassion, l'entraide et la paix. L'anthropomorphisme m'a toujours agacé. Tout comme le fait de nier les capacités de nombreux animaux à ressentir des souffrances, physiques ou psychologiques, des plaisirs, des émotions...

- Mais si vous êtes contre le spécisme, que pensez-vous des animaux domestiques ?
- C'est à chacun-e de voir. L'important est que les animaux domestiques puissent être heureux et en bonne santé, et que cela n'engendre pas d'autres problèmes. Trop souvent des gens prennent des animaux domestiques pour suivre la mode ou pour essayer de résoudre des problèmes personnels. Des milliers d'animaux domestiques se retrouvent ainsi maltraités ou abandonnés chaque année.
Et puis je trouve intolérable le gaspillage produit pour faire plaisir aux propriétaires d'animaux domestiques : 29 menus pour le chat, 37 jouets pour le toutou, alors que tant d'autres animaux sont torturés dans des laboratoires et exterminés dans les abattoirs, et quand tant d'êtres humain-e-s crèvent de faim, quant tant d'animaux sont massacrés !!! La seule façon décente d'avoir un animal domestique, c'est d'en adopter un dans un refuge, ou de s'occuper d'un animal rescapé d'un laboratoire, dont la vie a été sauvée par des associations comme l'ALF en Angleterre (Front de Libération des Animaux).
Il faut refuser et boycotter les animaleries qui traitent les animaux comme de simples produits de consommation...

- Il paraît que certain-e-s vont jusqu'à rendre leurs animaux végétariens. C'est n'importe quoi, ils/elles vont beaucoup trop loin !
- Et pourquoi donc ? C'est très facile pour les chiens, qui sont omnivores. Ils n'ont donc pas besoin de viande pour se nourrir. Au Moyen Age, par exemple, les chiens des paysan-ne-s mangeaient les restes, et crois-moi ça ne devait pas souvent être de la viande ! Quant aux chats c'est maintenant possible grâce à un supplément nutritif, le vegecat (accéder au site ici).
Cela peut paraître bizarre, mais ce qui compte c'est que l'animal soit heureux et en bonne santé, pas de savoir si c'est naturel ou non. La nourriture en boîte est souvent très mauvaise, incomplète et de provenance douteuse (viande d'animaux en voie de disparition, comme le kangourou).
De toute façon, à partir du moment où tu as un animal, c'est toujours toi qui lui imposes ce qu'il mange, ce n'est pas lui qui se lève sur ses petites pattes pour aller au supermarché. Alors, que tu lui donnes des boîtes ou des plats végétariens équilibrés, quelle différence ? Du moment qu'il aime et qu'il soit en parfaite santé...

- Mais c'est pas naturel !!!
- Ce n'est pas parce que quelque chose est "naturel" que c'est forcément bon. La nature ne peut être ni bonne ni mauvaise : La Nature n'existe pas, ce n'est pas une sorte de divinité qui pourrait "être" quoi que ce soit. Il s'agit simplement de relations chimiques, de cycles, ... enfin bref de tout ce que les sciences naturelles (biologie, géologie, chimie, ...) étudient. Ce qui n'est pas une raison pour nier ou ignorer la souffrance. L'argument "naturel" sert bien souvent à dissimuler une arnaque ou à justifier une domination. Autrefois, les racistes disaient que c'est naturel pour les individus de peau noire d'être
traîté-e-s comme des esclaves.
Il peut être très intéressant de remplacer de notre vocabulaire le mot nature ou naturel à chaque fois qu'il apparaît par le terme le plus approprié dans le contexte. En effet, c'est un mot tellement vague !
De plus, il ne faut pas oublier que la nature c'est aussi les maladies, les catastrophes, ou encore dans un autre registre le fait de risquer d'avoir un enfant après certains rapports sexuels. Le progrès peut nous apporter de meilleurs modes de vie, la médecine, y compris des médecines dîtes alternatives, la contraception, de meilleurs moyens de communiquer, des moyens de production d'énergie renouvelable (énergie solaire, éolienne, ...) qui mettront fin aux pires pollutions, ...
Si le progrès peut se révéler néfaste, comme dans le cas de l'armement, c'est à cause du système politique : tout dépend de la façon dont on oriente les recherches, si c'est du côté d'une vie plus agréable pour tou-te-s, ou vers la guerre et le profit de quelques-un-e-s...

Si tu veux que l'alimentation de ton animal soit "naturelle", alors c'est ton animal qui doit aller chasser pour manger, avec tous les risques que cela comporte pour lui, et les souffrances infligées à ses proies. Il semble donc préférable de le nourrir avec des plats végétariens adaptés.

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- Tout ça, c'est bien compliqué.
- Nos revendications sont simples : arrêter de faire souffrir et d'exploiter les animaux. Nous respectons toute vise sensible (qui est capable de ressentir de la souffrance), c'est-à-dire la plupart des animaux.

- Mais il faut bien vivre.
- La viande et tous les autres produits d'origine animale ne sont pas nécessaires à notre alimentation. Il y a toujours eu des végétarien-ne-s et des végétalien-ne-s, de tout temps et pour diverses raisons. Tolstoï, Léonard de Vinci, la majorité des philosophes grecs, ou encore Einstein (la liste est longue) étaient végétariens ou végétaliens. Manger de la viande (ou du poisson, évidemment), c'est TUER POUR LE PLAISIR, tout comme la corrida, la chasse ou la fourrure.
Il faut bien vivre, c'est sûr, et autant essayer de mieux vivre, en combattant les injustices.

- Et les plantes alors ? Et le cri de la salade au fond des bois ?
- Je trouve ta question très choquante. C'est comme si je te parlais des massacres en Ex-Yougoslavie et que tu me disais, "Et les plantes ?"...
Pour te répondre, je dirais que je ne sacralise pas la vie : cela ne me gêne pas du tout de tuer des plantes, ou des microbes, par exemple, puisqu'ils ne souffrent pas. Ils n'ont ni systèmes nerveux, ni cerveau. Ils n'ont donc aucune sensation, aucun plaisir, aucune souffrance, et donc ils n'ont pas d'intérêts à prendre en compte. Tout le monde est capable de cueillir une jolie fleur ou un fruit, mais tuer un mouton ou un chat, c'est une autre histoire.
Nous savons, comme chacun-e sait, que la viande n'est pas un produit banal, que c'est la chair d'un être qui, comme nous, a vécu, a ressenti des émotions, aurait aimé continuer à vivre, et qui a été tué.
C'est pourquoi nous ne mangeons pas de viande.
J'ai dit que je n'avais pas de problème éthique à tuer une plante, mais ça ne veux pas dire non plus que je sois insensible aux charmes des fleurs, ou à la destruction de notre environnement, et je ne vais pas aller tronçonner des arbres pour m'amuser... (surtout que ce sont des habitations et des sources de nourriture pour les animaux.)
J'aime la forêt, la montagne, la mer... Simplement je fais la différence entre un animal et une plante ; il faut être vraiment de mauvaise foi pour ne pas voir la différence !

- Alors tu n'es pas pour le "droit à la vie", comme les militant-e-s anti-avortements ?
- Il vaut mieux avoir les pieds sur terre. Il n'existe aucune raison rationnelle de s'opposer à l'avortement. Nous sommes en faveur de la liberté de choix pour l'avortement. Le droit à l'avortement permet d'éviter un grand nombre de souffrances : celles des femmes, l'interdiction de l'avortement signifiant le contrôle de leurs sexualités et de leurs maternités, et celles de l'enfant à naître, n'étant pas désiré ; de plus l'embryon de moins de 18 semaines ne ressent rien du tout en raison de l'absence et de l'immaturité de son système nerveux. Nous ne luttons absolument pas pour un "droit à la vie", formule trop vague qui peut signifier une chose et son contraire, mais pour un monde sans domination, avec moins de souffrances, et pour amener sur la place publique un véritable débat, rationnel et argumenté, sur les traitements que nous infligeons aux animaux non-humains.

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- Oui, c'est bien beau tout ça, mais en construisant une maison, ou une route, on va tuer des animaux. Et les poux ? Et les moustiques ?
- C'est à chacun-e de faire selon ses possibilités. Pour le moment il me semble plus important de s'attaquer aux conséquences les plus flagrantes et les plus cruelle du spécisme : viande, cuir, fourrure, vivisection, ... Après, pourquoi ne pas essayer de faire en sorte d'éloigner les animaux avant de construire des maisons, par exemple ? Il existe souvent déjà des alternatives pratiques mais elles sont mises à l'écart par notre société de CONSommation. Pour les moustiques, je peux faire comme dans les pays où il y en a beaucoup : utiliser une crème répulsive et/ou un filet anti-moustiques. Bien-sûr, dans le cas de moustiques transporteurs de dangereuses maladies, cela risque de ne pas être suffisant... Je n'ai bien sûr pas réponse à tout, je propose surtout des pistes de réflexions et non pas un dogme.
L'important n'est pas de chercher exactement ou mettre LA limite mais de lutter et d'essayer de rendre la vie meilleure pour les humain-e-s et les animaux. Nous ne sommes pas des fous et folles religieux-ses qui ne se déplacent jamais sans balayer devant eux et elles : ce n'est pas notre combat.
Ce qui m'étonne, c'est que TU viennes me parler des poux alors que tu n'en as rien à faire de la vie d'un mouton, c'est plutôt toi qui est incohérent-e. Moi je connais très bien les raisons pour lesquelles je refuse de manger de la viande, mais toi, as-tu une seule bonne raison, autre que l'habitude, la tradition et/ou la barbarie, de manger de la viande ?
Il est certain que notre existence aura toujours un minimum d'impact, mais on peut être certain-e d'une chose : les animaux utilisés pour la nourriture les vêtements ou les sports cruels souffrent terriblement, à la fois physiquement et mentalement, et il est très facile d'arrêter ce massacre. Partout dans le monde, de plus en plus de personnes deviennent végétariennes pour ne pas tuer d'êtres sensibles, et cela ne tient qu'à toi de refuser d'encourager et de soutenir la cruauté.
Enfin, pour ce qui est des routes, on peut faire comme pour les maisons, mais ne crois-tu pas que nous ferions bien de réfléchir à ce sujet. N'y a-t-il pas déjà beaucoup de routes, de bagnoles partout ? Tout dans notre société tend à se baser sur la possession d'une bagnole.

- C'est ton droit de bien aimer les animaux, moi je les aime dans mon assiette.
- Je n'aime pas particulièrement les animaux, je n'ai pas besoin d'aimer un individu pour pouvoir le respecter. Ce n'est pas parce que les Arabes ou les noir-e-s seraient "joli-e-s" ou "utiles" que je suis contre le racisme, mais parce qu'il n'y a rien qui justifie de moins prendre en compte leurs intérêts que ceux d'un-e blanc-he. Je suis contre le racisme parce que c'est un préjugé, parce qu'il n'y a aucune raison valable d'avantager un-e blanc-he au détriment d'un-e noir-e (et vice-versa).
Je ne défends pas les animaux parce qu'ils seraient jolis ou utiles, mais parce qu'il n'y a aucune raison de faire une différence entre leurs intérêts et ceux d'un-e humain-e.
Tu vois, l'opposition au spécisme n'a rien à voir avec la sentimentalité, c'est simplement une question de justice et de considération. Cela n'a rien à voir avec le fait d'aimer les animaux (d'ailleurs certains ne sont guère aimables).

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- Ca doit être un vrai cauchemar de ne manger que des légumes et des fruits.
- ...et des céréales et des haricots... Evidement, présenté comme ça, ce n'est guère appétissant. Je mange des pizzas, du couscous, des raviolis, du chili, des crêpes, des gâteaux, des yaourts, etc... Il existe bien des façons de remplacer viandes, laitages, et oeufs dans la cuisine. Bien sûr quand je suis très pressé, c'est pâtes et steak de soja... (par exemple). Je ne suis pas un-e "extra-terrestre".

- Tu parles beaucoup d'exploitation, mais la libération animale n'a rien à voir avec la lutte des classes, et par conséquent me semble assez naïve et ne me préoccupe pas.
- En ce qui concerne la lutte contre l'exploitation et les souffrances infligées aux animaux non-humains, il ne s'agit évidement pas de lutte de classe, mais cela reste une lutte contre l'oppression, pour une société égalitaire. Et puis, participer au mouvement de libération animale n'empêche pas de faire partie d'autres associations ou collectifs et de lutter pour d'autres causes, que je sache !!!
c'est le fait de manger de la viande tout en luttant contre l'exploitation ou la domination qui me semble incompatible. Ce serait comme lutter contre le racisme mais seulement pour les personnes de peau noire, sans se préoccuper des autres...
De toute façon, on ne peut pas être contre l'exploitation des animaux sans être aussi contre l'exploitation de l'homme et de la femme, sans quoi ce serait une forme de spécisme : ne s'occuper que des animaux et pes des humains...
Notre végétarisme n'est pas un luxe. Ce serait plutôt manger de la viande qui serait un luxe : c'est plus cher et ça a toujours été le mets des riches.

- Comment oses-tu être végétarien-ne alors qu'il y a des gens qui crèvent de faim ?
- Comment oses-tu être viandiste alors qu'il y a des gens qui crèvent de
faim ???
Etre végétarien-ne n'a jamais empêché de faire d'autres choses : Léonard de Vinci était végétalien et il a écrit plusieurs textes profondément antispécistes. Il y a des militant-e-s pour la libération animale qui participent à des associations de mal-logé-e-s, par exemple. Et toi est ce que tu fais quelque chose pour les personnes qui meurent de faim ? Est-ce que manger de la viande ou ne pas parler des animaux permet de régler le moindre problème ?

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- ... Il y a quand même encore un truc qui m'interpelle, comment parler de libération animale : les animaux ne peuvent pas être "LIBRES", cette notion est incompatible avec une conception sociale de la liberté. Vous niez alors tout ce qui fait la spécificité de l'être humain-e. Ainsi, l'antispécisme réduit la liberté jusqu'à vider cette noyion de tout sens !
- Nous revendiquons la libération animale et l'émancipation des humain-e-s.
Nous n'avons jamais nié ce qui fait la spécificité de l'humain-e : son imaginaire, sa capacité à innover et à transformer ses relations sociales, etc... Nous disons que cette spécificité n'est pas une raison valable pour faire systématiquement passer les intérêts des humain-e-s avant, même les plus futiles (gastronomie, spectacles, ...) avant ceux des animaux, alors que dans la plupart des cas ce n'est ni plus ni moins que leur vie qui est en jeu.
Nous voulon l'émancipation parce que nous pensons que les gens feraient mieux de prendre leur vie en main et de penser par eux et elles-mêmes pour être vraiment libres.
Les animaux ne pourront pas se libérer tout seuls, c'est pourquoi nous agissons pour eux, pour les aider.
Nous parlons de libération, et non de liberté. La notion d'oppression (qui est ce qu'on ressent, vit, subit, en "situation d'oppression") a un sens pour tout être sensible, et être libéré d'une oppression a dès lors une signification.
Enfin, nous considérons les animaux avant tout en temps qu'individus.

- Pourtant Brigitte Bardot soutient ouvertement l'extrème droite, alors qu'elle aime les animaux. Et Hitler était végétarien.
- Ces personnes n'ont rien à voir avec la libération animale et l'antispécisme ! Nous sommes contre elles ! Nous sommes antiracistes, antisexistes, antihomophobes et contre toutes oppressions.
Brigitte Bardot est partisane de la défense animale (ou protection animale). Tout ce qu'elle veut c'est des cages plus grandes et des chaines plus longues, sans rien changer. Nous ne voulons plus de cages du tout ! Nous essayons de nous attaquer à la base du problème. D'ailleurs, on évite de travailler avec des associations de défense animale, parce que nous n'avons rien en commun.

- Bon ! d'accord, tes idées tiennent peut-être debout. Je respecte. Mais alors respecte au moins les miennes et si je te laisse manger comme tu le veux, laisse moi manger ma viande si j'en ai envie.
- Tout d'abord saches que je n'ai pas besoin de ton accord pour assumer et revendiquer mes choix politiques et alimentaires. Par contre, tu devrais te poser la question de savoir si tes "choix" ne sont pas simplement des habitudes et des normes sociales que tu dois déconstruire !
Ma lutte ne se situe pas sur un plan purement individuel et imaginaire. Il n'est pas question que je respecte le massacre et la torture de milliards d'animaux. Quand tu consommes de la chair animale, tu n'es pas le/la seul-e concerné-e car tu cautionnes et encourages le spécisme, la tuerie et les innombrables tortures infligées à un cheval, un veua, un poisson...
Mais je suis contre l'autoritarisme, contre le fascisme et je ne veux pas t'imposer mes choix et mes opinions. J'aimeriai juste que tu te poses des questions. Car ce n'est pas moi qui t'imposes mes choix mais le système actuel qui nous impose à tou-te-s de consommer de la viande comme si cela était une évidence...

- De toute façon j'aime trop la viande, alors...
- J'ai un peu l'impression que ce que tu cherches à faire, c'est ne surtout pas te remettre en cause, ne surtout pas remettre en cause ton mode de vie. Un mode de vie que tu crois avoir choisis alors qu'il t'est imposé depuis ta naissance. En vivant comme tu le fais tu ne fais ancuns choix, tu ne fais qu'appliquer des règles que d'autres que toi ont écrites et qui leurs permettent de te tenir pour asseoir leur pouvoir et leur richesses.
Tous les pretextes sont bons pour ne pas chercher à voir plus loin que le bout de ton assiette.

Vincent B.




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